"GAFAM, Dieu ou Satan?"
Le sujet du projet citoyen de cette année académique 2019 – 2020 était « GAFAM, Dieu ou Satan ? ». Sur base d’articles, de vidéos, etc. nous avons alors découvert les cinq géants américains, les GAFAM : Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft. Le but du projet citoyen était de créer une animation pour faire prendre conscience du phénomène des GAFAM à un public cible.
Luana, Ines et moi avons réalisé notre projet citoyen à la Maison des Jeunes d’Aulnois le mercredi 11 décembre 2019. Notre public cible était varié, des jeunes entre 9 et 16 ans. Le sujet de notre animation était centré sur Facebook et Google. Celle-ci était divisée en quatre grandes parties. La première, avec un « Qui est-ce ? » et un PowerPoint pour la découverte des GAFAM. Ensuite, la deuxième activité était un jeu sur diverses informations de Google et Facebook. Puis, un « Pour ou contre » où les jeunes devaient donner leur avis. La troisième activité était dédiée à la retranscription des logos des deux géants et à la vision de vidéos. Enfin, la quatrième activité était un “questions-réponses” sur toute l’animation et un questionnaire écrit pour avoir le ressenti des participants.
Le projet et moi
Tout au long de l’élaboration et la création de notre projet citoyen avec Luana et Ines, un mot pour moi doit ressortir : adaptation. Je me suis adaptée à certaines choses auxquelles je n’avais pas pensé et à d’autres qui me déplaisaient. Lorsque l’on crée une animation avec d’autres personnes, il faut savoir écouter leurs idées et mettre les siennes de côté. Il faut aussi savoir changer ce qui ne correspond pas au sujet, au public, etc. Même si nous avions imaginé notre projet d’une façon, nous sommes parties d’une certaine situation que nous avons évaluée et changée au fur et à mesure. Dès le premier jour d’élaboration, il y a eu quelques désaccords, mais nous avons toujours essayé de trouver des solutions à ce qui ne plaisait pas à l’une ou à l’autre. Parfois, je pense que j’aurais dû plus m’imposer. Luana et Ines ont deux forts caractères et pour ne pas entrer en conflit avec elles, je leur laissais prendre des décisions qui ne plaisaient pas forcément. Je me suis adaptée à tout cela, et finalement, le projet s’est bien déroulé et je suis fière de ce que nous avons réalisé.
Je pense que je me suis bien investie dans le projet. Dès le départ, j’ai fait part de mes propositions et pensées. Puis, sur base de nos pensées individuelles sont nées nos pensées collectives. Lors de la préparation, nous suivions un plan. Chacune d’entre nous devait réaliser différentes activités et tâches. J’ai donc géré les échanges avec la Maison des Jeunes. Chacune de nous avait décidé de réaliser une activité, et la dernière nous la faisions ensemble. Pour ma part, mes missions ont été faites en temps et en heure. J’ai réalisé la deuxième activité basée sur une recherche d’informations sur Google et Facebook et un « pour ou contre ». J’ai également aidé les personnes de mon groupe à fignoler les derniers détails des activités. Je suis contente de l’avoir fait, car cela m’a permis de connaitre le projet de A à Z.
Le jour J, je me sentais stressée, ce qui m’a posé quelques problèmes. Je tremblais et je ne trouvais plus mes mots. Mais j’ai vite réagi et je me suis détendue. L’animation s’est alors très bien passée et encore une fois, je me suis adaptée. Ce qui m’a beaucoup stressé en arrivant, c’est de découvrir que le public cible était plus jeune que prévu. Très vite, nous avons dû ajuster les activités pour qu’elles soient accessibles aux jeunes. Nous leur avons expliqué de nombreux termes avec un vocabulaire adéquat. Comme Luana, Ines et moi étions très dynamiques, je pense que cela a permis aux jeunes de ne pas se lasser et de s’amuser. Je pense tout de même que pour les remercier de leur participation, nous aurions dû leur prévoir un petit cadeau, quelque chose qui reste, même s’ils ont apprécié nos gâteaux.
Lors du Pecha Kucha, j’ai été contente d’apprendre que de nombreuses personnes avaient quelques craintes avant leur animation et qu’elles ont aussi éprouvé des difficultés pour gérer le temps. Dans l’ensemble, les groupes n’avaient pas assez de temps. En revanche, certains groupes terminaient plus vite et ne savaient plus quoi faire.
Finalement, je pense que les différentes qualités d’animateur ont été mises sur le devant lors de notre projet citoyen. Chacune d’entre nous était très pédagogue, créative, dynamique et bienveillante. Nous avons bien dirigé notre animation, donné de l’entrain en montrant notre motivation et en stimulant les jeunes et nous les avons également poussés à agir et à répondre à nos questions.
Strenghts
- Au sein de notre groupe régnait une certaine dynamique. Ce qui permettait d’amener aux jeunes une bonne énergie et de les garder concentrés durant les deux heures.
- Une bonne entente et une bonne cohésion du groupe. Nous étions souvent sur la même longueur d’onde même si parfois il y avait diverses divergences.
- Très vite nous avons adapté notre comportement à notre public qui était différent de celui annoncé.
- Nous avions une large connaissance du sujet.
Weaknesses
- Lors de la troisième animation, nous avons passé des vidéos qui n’étaient pas adaptées. Elles étaient même inutiles.
- La préparation des activités a été faite quelques jours avant et cela ne nous a pas vraiment laissé de temps pour les éventuels problèmes notamment d’organisation.
- Lors de l’animation, nous n’avons pas su gérer le temps.
- Pour ma part, l’une de mes faiblesses était le stress que j’ai eu du mal à surmonter durant le Pecha Kucha.
Opportunities
- Lors de l’animation, nous avons aussi appris différentes choses ; il y avait énormément de partage entre le groupe et nous.
- Le public était très réactif, les jeunes donnaient souvent leur avis et nous disaient leur façon de penser. Ils s’exprimaient sans complexe.
Threats
- La plus grosse menace de notre projet était l’âge du public, car en plus d’être plus jeune qu’attendu, il était aussi très varié. Nous attendions des jeunes entre 12 et 18 ans et ce jour-là nous avons découvert un public compris entre 8 et 15 ans.
- La pièce était petite et ne permettait pas aux enfants de se déplacer comme ils le souhaitaient.
- Lors du projet, en plus des enfants présents, quelques personnes sont venues observer l’animation ce qui amenait du bruit dans la pièce et déconcentrait parfois les participants à notre projet.
Stratégies d'actions
Pour que l’animation soit pérenne, il faudrait changer et peut-être aussi adapter les différentes activités de notre projet citoyen. Tout d’abord, je pense que cela dépend des différents publics, des jeunes ou des adultes, mais aussi du cadre dans lequel l’animation a lieu.
Pour commencer, dans le jeu « Qui est-ce ? », les différents logos pourraient subir des modifications. Par exemple, si des adultes font partie du public cible, il faudrait mettre des logos plus parlants pour eux. Pas les logos comme ceux des applications Snapchat ou encore Tiktok, etc. On pourrait aussi varier les logos. Tout le monde n’est pas obligé d’avoir les mêmes logos, pour autant qu’ils aient les cinq principaux, ceux des GAFAM. Je pense qu’un jeu avec seulement une vingtaine de logos serait mieux et certainement plus accessible pour tout le monde. Les plateaux seraient alors plus petits et plus pratiques pour jouer. Le PowerPoint n’est pas nécessaire pour un groupe d’enfants. Des images et des explications avec du vocabulaire adapté seraient préférables. Cependant, pour les adultes, le PowerPoint avec des idées précises sur les GAFAM est une bonne idée.
La troisième activité devrait être changée ou revue. La retranscription des logos est une idée intéressante. Cette activité est intergénérationnelle et est adaptée aux personnes plus jeunes ou plus âgées. À ce moment-là, tous découvrent ou prennent conscience des impacts des cinq géants américains sur leur vie. Cependant, il me semble que l’activité sur les vidéos n’est pas nécessaire à l’animation. Elle n’apporte pas d’informations complémentaires.
Enfin, la quatrième animation du projet, le questionnaire avec les buzz, permet aux animateurs de voir ce que le public cible a retenu, mais aussi de préciser certaines informations qui auraient pu être mal comprises. Ce questionnaire dépend des autres activités et donc du public cible. Toutefois, celui écrit à la fin n’est pas adapté pour un jeune public. Les enfants ne savent parfois pas écrire et leur avis est souvent subjectif. En revanche, pour les adultes, le questionnaire écrit est une véritable évaluation pour le groupe d’animateurs.
La préparation devrait être encore plus minutieuse avec, au préalable, de nombreuses recherches sur les cinq géants. Elle est essentielle et doit être faite quelques jours avant l’animation pour apporter d’éventuelles modifications. Dès le début de la conception, il faut définir la finalité, le but et l’objectif du projet ce qui permet de voir exactement où l’on va. Il faut faire particulièrement attention aux divers objectifs que l’on se fixe. Il ne faut pas oublier que ceux-ci doivent être compréhensibles pour tous, mesurables, acceptables par tous les participants, réalisables et temporellement définis. Il est aussi recommandé de faire plusieurs évaluations. Pour notre animation, le mieux serait donc de faire une évaluation après chaque activité du projet.
Pour que le projet puisse s’inscrire de manière plus pérenne dans un autre contexte, il faut réfléchir à de nouveaux publics cibles, lieux et même de nouveaux sujets. Si le projet fonctionne assez bien dans une maison de jeunes, il fonctionnera probablement dans une école ou même une bibliothèque. Notre public cible était jeune et très varié, mais, avec des personnes un peu plus âgées comme des adolescents et jeunes adultes, cela fonctionnerait aussi. Les sujets pourraient même être adaptés en fonction de ce que les animateurs veulent faire découvrir. Pour des adultes, dans le cadre de leur travail, si le projet est ajusté à l’entreprise ou le lieu de travail, cela pourrait aussi fonctionner. Le sujet de base pourrait même être diversifié et les entreprises pourraient utiliser ce type de projet pour des nouveaux arrivants dans leur entreprise et ainsi la faire découvrir. Je pense que les animations de notre projet s’inscrivent dans le domaine de la découverte d’un sujet et peuvent donc être facilement exécutables dans différents lieux, différents contextes et avec un public cible diversifié. Pour changer de public cible, le projet pourrait être mis en place pour de nouveaux arrivants, des personnes expatriées, pour leur faire apprendre plus d’informations dans le cas où le sujet serait les GAFAM. Le sujet peut être tout à fait différent et, par exemple, cela leur permettrait de découvrir le pays, la ville, les traditions et les coutumes dans lesquels ils se trouvent.
Alisée Pichon